Orfeuille et un hameau de la commune de Désaignes situé à 700 m d’altitude. Le chef-lieu est distant de 11 Km au sud-est. Le village le plus proche, Labatie-d’Andaure, au bord du Doux, est à 5 Km, tandis que la ville la plus proche, Saint-Agrève, à 1100 m est à 6 Km.
On accède au hameau par le haut. Il s’étage entre de 650 à 720 m exposé plein sud au-dessus de la vallée du Douzet qui est orientée est-ouest. Deux affluents intermittents descendent au travers du hameau. L’un des affluents est appelé le ruisseau d’Orfeuille.
Par sa situation abritée du nord, bien ouvert au sud, le hameau jouit d’une réputation de petit Nice à Saint-Agrève où les habitant jalousaient la précocité du printemps. Certains n’hésitent pas d’ailleurs encore aujourd’hui à venir y tenir un jardin.
Il serait exagéré de dire que dans ce micro « paradis » les gens vivaient en vase clôt, mais la proximité locale et la pression sociale étaient malgré tout très présentent. A chaque déplacement vers les champs ou avec le bétail on rencontrait des voisins, on regardait ce qu’ils faisaient, en avance, en retard, on portait un jugement. Les causes de disputes étaient nombreuses : les limites, les murs de chambas, le bétail, ou toute autre raison. De plus, le hameau a connu quelques forts caractères et quelques personnes qui parlaient beaucoup. Ainsi Orfeuille avait la réputation de souvent faire déplacer les gendarmes. Il y eu des épisodes ayant entrainé des enquêtes et où l’on parla d’empoisonnement, et cette histoire des deux hommes pieux qui avait un grand souci de la sauvegarde des âmes du hameau. Un grand père usé par les ans vivait, à leurs yeux, dans le péché, et ils se donnèrent pour mission de le sauver. Ils inventèrent pour cela un certain nombre de mortifications et le persuadèrent finalement d’aller se purifier en leur compagnie dans les eaux glacées du Douzet. Le pauvre homme en tomba malade et ne s’en remis pas car il décédait quelques jours après.
La campagne était autrefois cultivée sur « chambas ». Elle est aujourd’hui principalement boisée, avec les restes de belles châtaignerais qui ne sont plus entretenues et, sur les zones inabordables, plantées de résineux. Le frêne, l’aulne, le peuplier y poussent aussi tout comme le merisier, le pommier, le poirier et le prunier. Les cultures traditionnelles étaient le blé, le seigle, les pommes de terre, le chou fourrager. Chaque ferme avait son jardin qui apportait un complément et un peu de variété dans les assiettes, mais la pomme de terre et la châtaigne servait de base pour la nourriture.
Il n’y avait pas de chevaux à Orfeuille, tout au plus des ânes. Beaucoup de fermes avaient d’une à trois vaches mais toutes avaient des chèvres pour le fromage, des lapins et des poules. Les oeufs étaient des denrées qui se négociaient bien. Les paysans tenaient aussi à faire leur vin, l’horrible piquette du poète, un tord-boyau dont ils avaient parfois tendance à abuser.
En 1835 le chemin départemental 275 de Saint-Agrève à la Bâtie d’Andaure n’était pas réalisé.
Les chemins les mieux tracés étaient celui du Mandouiller pour aller à l’Hermet, celui de la Planche pour aller aux Chalayes, celui de Saint Agrève qui prenait par un raidillon à droite du
bassin de la maison Courtial, et celui de Barjon qui passait par le Clautre. Un chemin sans doute de moindre usage permettait aussi de rejoindre Martin d’Orfeuille, et d’aller ensuite à Beaume. Cependant pour les gens d’Orfeuille, Beaume était accessible plutôt par le Mandouiller.
Aujourd’hui comme hier, les maisons d’Orfeuille se succédent le long du chemin, colonne vertébrale d’où partent quelques chemins secondaires distribuant des écarts tout proches à gauche et à droite : Orfeuille avait l’aspect d’un village-rue.
Alors suivons ce chemin en descendant de la terre du Quoint jusqu’au Douzet.

1 L’Òrt

Maison, actuellement un peu à l’écart du hameau, mais au bord de la route de Labatie à Saint-Agrève depuis sa création au début du 19eme siècle (1), signifiant le jardin en Occitan. Autrefois propriété de M. Jean-Pierre (?) Franc, appelé Gros Yves (gros désignant un fils ainé). Son fils Elie Franc l’a reçue de son père en 1888 selon une donation de son vivant. David, un autre fils, reçut Mazel (32) et une soeur, Eugénie, épouse Courbis, reçut Vevon appelé aussi la Yves (10). Nous les retrouverons plus loin. Une quatrième soeur (?) n’aurait pas reçu de maison mais du numéraire. Elle eut des enfants de noms Sagne et Blanc.
Monsieur Bard, tailleur à Saint-Agrève, en fut propriétaire. En 2018, à notre connaissance, la maison est à sa succession.

2-3-4-5 Cheynel

En descendant le chemin d’Orfeuille, on trouve Cheynel, un groupe de maisons, à gauche sous le chemin. Les familles Armand (2), Issartial (3) et Vergnon père (4) et le fils (5) y habitaient.
La famille Armand habitait depuis très longtemps à Orfeuille. Mathieu Armand (1870-vers 1914) fut marié à une fille Chapelon. Mathieu se suicida. Il eut 3 enfants dont Eugène Armand.
Eugène Armand se maria à Léa Noalhit et eut avec elle 7 enfants. Deux de leurs filles moururent pour avoir ingéré du chocolat contenant du vert de gris. Les autres enfants étaient nommés Marcel, Roger, Elie, Ida (née en 1933) et Jean (né vers 1935). Eugène exploitait dans un premier temps à Molle (14) la ferme louée aux Brunel puis hérita de son père la ferme de Cheynel (2). Une particularité du père était d’aller aux champs aussi à la nuit tombante. On voyait alors la famille ramasser les pommes de terre à la lanterne. Les garçons Elie et Jean aidaient beaucoup leurs parents jusqu’à ce que le régiment les appelle au loin vers 1945. Au retour ils prirent le chemin de la ville où ils étaient embauchés pour ne travailler que 8 h par jour, assis et libres à 18 heure. Une situation qu’ils n’avaient jamais connue à la ferme où la journée ne finissait jamais. Elie Armand acheta la maison à ses frères et soeurs, mais il n’y habita pas en permanence. Elle fût vendue après son décès à Stéphane Guillerault.
Vient ensuite la maison de Rémi Issartial, né vers 1840 et mort vers 1914 (3). Il était réputé pour être un paresseux notoire. Pour ne pas chauffer sa soupe et s’éviter d’éclairer la cheminée, on dit qu’il la mangeait froide puis s’asseyait sur le seuil de sa maison le ventre au soleil pour la réchauffer ! Rémi Issartial eu 2 filles, Eva et Esther, et 1 fils, partis d’Orfeuille avant 1900.
Eva épousa Siméon Bouix. Ils eurent une ferme au-dessus de Labatie d’Andaure. A la mort de de son père, Eva et son mari gardèrent la maison et quelques terres alentours afin d’y récolter et d’y déposer du foin. Ils eurent 2 enfants, Siméon et Esther. Esther eut un fils parti à la Note et une fille Madeleine. Esther fut la dernière représentante de la famille. Eva finit ses jours à l’hôpital de Lamastre. Au règlement de la succession, les domaines ont saisi le bien pour payer son hébergement. Simone Curtet fut l’acquéreuse.
Esther, la 2e fille de Rémi Issartial se maria vers 1900 à un monsieur Gras de Micoulo. Ils eurent 2 enfants : Elie et Marcel. Marcel parti dans la Drôme. Elie se maria à Léa de Passat.
Le fils de Rémi Issartial habitait à l’Hermet et il fut mécanicien à Désaignes.
Au-dessus, se trouve la maison d’Elie Vergnon dit Gros Vergnon (4), fils du Vergnon des Chalayes dit le Gros Pourtant. Elie habitait à proximité de son fils Charles (5), au caractère irascible. Le père fut poussé au désespoir par son fils et fini, désespéré et plein de rancoeur, par se pendre dans la grange de son fils (vers 1920 ou 30).
A côté donc se trouve la maison de Charles Vergnon (1993 ou 94 - ?) (5). Il portait les surnoms de La Loi, de Pétain ou encore de Dubost (président du sénat, mort en 1921). Charles était un cousin d’Elie Vergnon de Picq (31). Charles Vergnon fit construire la maison sur un terrain vraisemblablement cédé par son père. Charles était marié à Adélie Agier de l’Hermet et ils eurent un fils, Ferdinand qui avait la particularité d’avoir 6 doigts à chaque main et chaque pied, et qui était très handicapé par une très mauvaise vue. Ils vivaient également avec une domestique Lucie (Ranc ?) qui était de l’assistance publique. Lucie est décédée à l’hôpital de Saint Agrève. Charles et Adélie avaient 3 vaches et quelques autres animaux de fermes.
Charles Vergnon était, comme on dit, un “cas”. C’était un homme curieux, d’une curiosité malsaine. Grand et fort, d’un caractère belliqueux, avec une tendance prononcée pour la bouteille. Il était ainsi du type « explosif ». Il proclamait haut et fort ne reconnaitre ni Dieu, ni maître, il embêtait les femmes du hameau et n’hésitait pas à se bagarrer. Il aurait été l’amant de Nini Issartial (15). La légende voudrait qu’un jour il s’en prit même aux gendarmes: il les empoigna et les cogna l’un contre l’autre, déchirant leur uniforme. Les fonctionnaires ne durent leur salut qu’à l’arrivée impromptue du Docteur Charrat qui entretenait avec lui une amitié surprenante, et qui seul put le calmer en l’invitant à aller boire un canon. Parfois, rarement, ses audaces tournaient à son désavantage. Un jour il entre dans la cave d’Emma Issartial (9) pour espionner la conversation dans la cuisine située juste au-dessus, une simple planche séparant les deux pièces. Mais Emma l’entend, descend et ferme la porte à clef. Ne pouvant sortir, et devant le refus de sa voisine d’ouvrir, Charles est contraint de s’extraire du piège par un soupirail et il se blesse au visage en tombant sur la route sous la maison. Tout le hameau très vite au courant mais feignant l’ignorance, et un sourire en coin, chacun lui demande : Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Adélie Agier de l’Hermet, femme de Charles Vergnon, avait, elle aussi, une forte personnalité. Elle arrivait à le dominer, et, en lui tapant dessus, l’envoyait au lit cuver son vin.
Entre les trois maisons (2, 3, 4) se trouve une aire, actuellement non cadastrée. L’aire appartenait à tous, chacun y avait son coin mais elle devait être libérée au moment des battages au fléau. En particulier, le passage devait rester libre car la ferme Armand (2) utilisait un passage étroit entre les maisons Issartial (3) et Vergnon (4) pour accéder à son étable. Cette situation complexe est certainement à l’origine des relations qui furent à couteau tiré entre les Armand et les Vergnon.
Les maisons Issartial et Vergnon fûrent achetées par Madame Curtet. La maison Issatial a été restaurée. Mme Curtet racheta aussi le droit passage entre les maisons et contrôla ainsi seule toute l’aire. L’aire a été réduite en surface suite à l’extension de la maison Issartial, et la porte de l’étable de la ferme Armand a été condamnée.

6-7-8 Maison brulée, Franchon, Chou fleuri

En s’avançant un peu sur l’ancien chemin communal se trouvait La Maison brulée (6). Elle était habitée par un frère et une soeur. Le frère était journalier chez Eugénie Courbis de la Yves (10). La soeur était attardée mentale. Elle mit le feu à la maison en cherchant à l’aide d’une bougie l’argent qu’elle pensait caché par son frère. Ils vivaient dans le démuement.
Toujours à gauche et sous le chemin, on trouve Frachon (7). Cette maison, déjà en ruine vers 1940, est attribuée au « Marseillais ». Les pierres furent récupérées par un maçon de Désaignes pour un chantier non identifié.
Chou Fleuri (8) appartenait peut-être à la famille Franc. On dit que l’homme à l’origine de la construction (avant 1914) était d'une avarice incroyable. Quand il fit construire, il rechigna sur le ciment, le bois, les tuiles, etc. Lorsqu’arriva le moment de poser le bouquet à la pointe d’un pignon, les ouvriers lui demandèrent un drapeau et des fleurs. Le propriétaire ne voyant pas l’intérêt de cette coutume et voulant éviter les dépenses, il n’en fourni pas. Alors les ouvriers allèrent couper une brassée de colza en fleur (appelé localement chou-navet, et utilisé pour faire de l’huile) et en firent le bouquet. La maison ne résista pas longtemps aux intempéries.

9-10 A Jérôme et La Yves (Vevon)

A droite, un peu plus bas au bord de la rue se trouve A Jérôme (9) où habitait Jérémie Franc. Jérémie Franc est mort au cours de la 1e guerre mondiale sur un bateau près de Salonique. Il est vraisemblablement le frère de Léa Franc, épouse de Elie Courtial (17). Il avait 2 filles, Hotense épouse de Charles Dumas, et Gélinou (diminutif d’Angeline), et un fils. Ce fils fut le premier enfant d’Orfeuille à suivre un cours complémentaire (à Saint Agrève). Par ailleurs il fut prisonnier à la deuxième guerre mondiale. Avant 1940, toute la famille quitta Orfeuille pour la région stéphanoise.
Leur petite ferme A Jérôme fut louée à Charles Issartial dès avant son mariage. Il mangeait chez sa mère et sa soeur Nini (Eugénie) qui vivaient ensemble à Flaouret (15). Il les aidait et profitait de leur attelage. Il épousa Emma Molla des Chalayes. Ils eurent deux fils qui virent le jour à Jérôme: Edmond (vers 1940-) et Lucien (vers 1943-). Ils avaient 1 vache et quelques chèvres. Après le décès de Charles, Emma et ses enfants se trouvèrent sans ressource. Emma, pas très fine et un peu chapardeuse par nécessité, avait un jour montré ses ouaroux (haricots secs) de diverses couleurs qu’elle trouvait si beaux. « Mais tu n’as que des marrons dans ton jardin ! » remarqua sa voisine. Sans réfléchir elle confirma, avouant ainsi que les ouaroux ne venaient pas de son jardin et qu’elle les avait donc volés. Edmond, lorsqu’il était enfant, fut pris en charge par sa tante Nini. Lucien travaillait à Saint Agrève dans les travaux publics. Il se blessa à la main en repositionnant en cours de roulement sa chaine de mobylette. Plus tard Emma descendit au Mandouillé (cf. Hameaux proches et fermes isolées). La propriété fût acquise par Simone Curtet.
Suit toute proche la maison de la Yves, aussi appelé Vevon (10). C’est une maison de Jean-Pierre (?) Franc (Gros Yves) qui sans doute l’habitait avec son épouse Noalhit. Outre cette maison et ses terres, Jean-Pierre (?) Franc possédait les maisons de Mazel (32) et de l’Òrt (1). Il donna de son vivant ses 3 propriétés à ses trois premiers enfants (Elie, Eugénie et David). Le quatrième enfant (une fille), mariée à un Blanc du Chambon de Tence (ancien nom du Chambon sur Lignon), reçu sa part en numéraire.
Eugénie Franc reçu cette maison en héritage. Elle se maria à monsieur Courbis et elle y vécu aussi après son veuvage. Elle décèdera en mars 1941.
Léon Picot fait l’acquisition de la maison, puis il vend en viager à Fumas qui la vendra ensuite à Valérie Loomer, actuelle occupante. Cette dernière réalisera une rénovation importante de la maison.
Léon Picot (né en 1908 à Saint Etienne, mort en 2002 à Saint Agrève)
Léon Picot était tramino à Saint Etienne, c'est-à-dire qu’il conduisait le tramway. Cette vie lui convenait peu. Autour de ses 50 ans il acheta aux Courbis la petite ferme La Yves (Vevon). Avec sa femme, ils cultivaient quelques arpents de terre, élevaient une vache et quelques chèvres. Léon Picot possédait également un âne qui servi de référence dans le village pour différencier les deux Picot du hameau : il y avait, et sans aucune arrière-pensée malicieuse, Picot l’âne (prénom Léon, habitant La Yves) et Picot non l’âne (prénom Charles, habitant à Bois).
Jeune homme, Léon Picot fit son régiment en Syrie. Il fit là-bas l’expérience de la vie coloniale et observa attentivement les différentes populations et les différentes religions. Il s’était ainsi fait une idée précise des difficultés que ces peuples avaient à vivre ensemble. En garnison dans le Bec de canard (extrémité nord-est de la Syrie), il avait compris qu’il y avait en ce lieu une source inépuisable de multiples conflits. Cinquante ans plus tard, à Orfeuille, il en expliquait les ressorts. Au régiment, Léon Picot apprit aussi le système « D » (débrouille) et en particulier il sut que pour manger à sa faim il faut se tenir près des cuisines. Cette expérience lui sera bientôt utile.
Léon Picot sera mobilisé en 1939. Son régiment parti de Valence, monta au nord où il fut pris au piège dans le réduit de Dunkerque. Picot embarqua dans l’un des derniers bateaux partant pour l’Angleterre mais aussitôt arrivé le bateau fut refoulé et dû faire demi-tour. Au grand désarroi de la troupe, ils furent conduits vers les lignes allemandes et faits prisonniers sans un coup de feu, comme livrés par leurs chefs.
Ainsi fait prisonnier Léon Picot partit en convoi pour l’Allemagne où il resta 5 ans. Comme le camp de prisonnier (Stalag) s’organisait, leurs gardiens demandèrent à chacun ses capacités. M. Picot déclara sans hésiter qu’il était Cuisinier. Il revient de ces années de captivité en bon état physique, et attribuait cela à son expérience de la Syrie. Son retour fut d’ailleurs aussi une épopée car il fut libéré vers l’est et il dû franchir tous les obstacles dressés par l’armée rouge ainsi que la désorganisation qui accompagna la fin de la guerre et le bouleversement politique des zones occupées par les Russes.
Quelques années plus tard Léon Picot s’installait donc à Orfeuille. Il était nouveau au hameau, et il venait de la ville. Il fut « attendu » au coin du champ, et il dût faire face à des critiques. Il fit le dos rond et observa les pratiques du lieu. Il s’aperçu que souvent les pratiques ancestrales de ses voisins étaient perfectibles et, sans se soucier des quolibets, poursuivait dans sa voie et obtenait des résultats. Il tenu le coup et fut le dernier paysan du hameau, avec Mme Vergnon (Eugénie Chapelon, 31) sa seule voisine.

11, 12, 13 Cliaret, L’Apens

L’Apens (12) signifie en Occitan l’appentis. C’était une dépendance qui appartenait à Léa Courtial (17). Son emplacement, à gauche au bord du chemin, gêna l’élargissement de la voie quand il faut décidé, et elle fut donc en partie démolie. Il en reste quelques pierres (sur la droite) ainsi qu’une trace bien visible devant le mur de la maison contre laquelle elle s’adossait (11).
Légèrement en amont, et donnant sur la vallée, se trouve la maison Cheynel de Saint Agrève (11). Il était nommé Pipe en bois car il fumait une pipe de bruyère et non l’un de ces vulgaires fourneaux de terre. Pipe en bois était un gendarme retraité ayant fait carrière en Algérie et qui fut ensuite marchand de vin. Il n’habitait pas la maison, mais elle était occupée par une soeur ou une belle soeur. Pipe en bois était le gendre de Noé, couvreur en lauzes à Béou. Avec sa femme ils eurent un fils qui fit des études de médecine. Noé, le grand père, paya les études et il déclarait à qui voulait l’entendre que si l’on voulait du mal à quelqu’un l’on avait qu’à encourager son fils à faire des études. L’étudiant devint cependant docteur à Tournon. Il choisit le camp de l’occupant durant la guerre. A la libération, il fut recherché mais il avait disparu. Son procès eu lieu en 1945 et il fût condamné à mort par contumace. Après le décès de Pipe en bois, une partie de l’héritage fut confisquée. La maison est écroulée depuis les années 50 ou 60.
La maison Valla (13) disposait d’une habitation et d’une grange. Elle a une cour commune avec la maison Cheynel (11), et son entrée de grange se trouvait à côté de l’Apens (12). Là vivaient Delphine, la mère, et deux enfants Elie et Paul. Elie mourut à la guerre de 14. Paul, dit Coco, partit au Chambon après son mariage et y emmena sa mère. Détail troublant : il se disait que les
Valla mettaient la « disgrâce ». Pour la lever il fallait prendre une plante (herbe, chou) sur leur propriété et la donner aux animaux.
Roger Dupuis vécut dans la maison Valla de 1947 à 1952. Dupuis ne faisait quasiment rien. Il vivait de l'aide des soeurs et d’allocations familiales car il avait beaucoup d'enfants. Il partit dans le Dauphiné et revint ensuite à Giramand où il occupa indument une maison. Du fait de ses faibles revenus et de son nombre d’enfants, il fut impossible au propriétaire de l’en déloger. Dupuis collectionnait les vieux fourgons et l'on pouvait les voir en bordure du chemin quand on montait à Saint-Agrève.
La maison Valla sera acquise par M. et Mme Bastian de Chambéry dans les années 1970. Il y venant avec son épouse et ses enfants aux périodes de vacances. Ils subirent de nombreuses difficultés de voisinage. A titre d’exemple, un mur fut construit par les voisins obstruant sa porte de grange. En 2012, un effondrement du mur sud (aval) a conduit à des dégâts importants. La maison dût être rasée partiellement.
Histoire locale
Edouard (nom inventé) habitait à Orfeuille et avait une mauvaise réputation. Il était allé avec des complices voler des pommes de terre. Hélas pour eux il y avait eu une forte rosée, et leurs pas purent être suivis. Ils furent démasqués. X vola aussi des choux au Goutail (à l’aplomb du ruisseau des Vignes, en haut de la colline). Aussi, à la Planche (37) Grandouiller voyant le niveau de son eau baisser fit un piège avec un pistolet et des grains de sel. X fut blessé. Il ne s'en venta pas, souffrit fortement et enleva non sans de grandes difficultés les grains de sel de ses jambes à l'aide d'un couteau. Dans un registre plus grave, on dit aussi qu’il a empoisonné son frère qui habitait à proximité, et il aurait lui-même été empoisonné par sa propre fille...

14 A Molle

A Molle se trouve la maison Brunel (14). Elle fut construite par Eloi Courtial qui travaillait, comme son frère Elie, avec d’autres maçons. Le père Armand y était fermier avant qu’il ne revienne à Cheynel (2) au début des années 50. A cette époque, la maison fut louée au couple Couriol. M. Couriol était un ancien des bataillons d'Afrique. Peu prompt au travail, il avait mal au dos dès qu'il y avait de gros travaux. Alors qu’une une “brigade” était recrutée entre voisins pour une hardée, il se trouvait alité. Mais quelle ne fut pas la surprise des orfeuilloux de le voir le lendemain matin partir à la pêche, frais comme un gardon. Le comportement de Mme Couriol était aussi remarqué. Elle était réputée pour être menteuse et grossière. A peine arrivée, elle fit la conquête d’Henri Grandouiller (La Planche, 37) et vivait plus ou moins avec lui. Les hommes ne lui faisaient pas peur. Lorsque le pasteur venait voir la famille, la bible était sur la table et Mme Couriol affichait une piété de grande chrétienne. Un jour qu'elle partait aux champignons un ouvrier réparant la maison de Picot l’âne (10) la salue et lui lance :"Vous aimez les champignons?”. Et elle de lui répondre : « Oui, avec une petite tête et une grosse queue ! ».
La maison fut ensuite acquise par la famille Curtet qui en fit une belle habitation d’été.

15 Flaouret

A droite du chemin on trouve Flaouret (15), la maison de Victor Issartial. Cette maison est en ruine depuis les années 50 ou 60.
Là vivaient Victor Issartial et sa femme Célie. Il mettait son foin chez Perrier (La Viale, 23) où il n'y avait plus de fermier pour exploiter. Victor et Célie avait 4 enfants.
L’ainé, Eugène, fut marié à une Mathilde. Eugène mourut relativement jeune (vers 1945-50). Ils eurent trois filles. L’ainée Paulette, se maria à Murand des Chalayes et y habitat. La seconde fut Eugénie, dite Nini. Elle devint l’épouse de Ferdinand Courtial. Ils habiteront Aux Jeux (17).
Le troisième enfant, Elie, épousa Léonie, une fille de Beaume. Ils auront une fille, Alice Issartial (1933-) épouse de Roger Cluzel ; Elle vit à Beaume. Elie disparaitra à la seconde guerre mondiale. Léonie ira habiter à Vidal, une ferme au-dessus du Clautre, où est née Alice.
Le cadet, Fernand, épousa une fille Molla qui mouru en mettant au monde une fille. Il habitat un temps à Bois (26,27) avant de partir aux Chalayes.
La ruine et le terrain ont été achetés par Maret (17) à la succession Courtial-Issartial. Puis la propriété fut échangée avec Fumas (La Yves, 10) pour mieux mettre en cohérence les propriétés respectives. Flaouret appartient actuellement à Valérie Loomer (10).
On arrive tout de suite à la rase de Chaumetou (ravin intermittent). Puis on laisse à droite le garage récent de Curtet et on arrive à la deuxième rase, la Monde.

16 La Monde

Le nom du lieu-dit «la Monde » s’explique par la présence d’eau en contre bas (bassin communal accessible aux bêtes et aux personnes) et par la possibilité d’inondation du chemin aux périodes pluvieuses avant la réalisation d’aménagements (cf. Dumas, 35-36). Passons le pont.
A la Monde se trouvait autrefois, tout de suite à droite après le pont, une belle maison (16) qui appartenait à Daniel et Delphine Jalla. Daniel Jalla était le frère du Gros Jalla (24) et de Timothée. Il mourut relativement jeune. Daniel et Delphine Jalla eurent 2 fils : Paul (35) et Néhémie. Ils avaient aussi un Lyonnais, Johany. Un “Lyonnais” était un enfant que l’Assistance Publique de Lyon plaçait dans les campagnes.
Paul Jalla fut élevé par un oncle à la Chaumette sur la commune de Devesset. Il a fait mille métiers : placier au marché, remplaçant facteur, agent d’assurance, employé à la Compagnie des chemins de Fer Départementaux. Il épousa Elie Chapelon (31). Elle avait une machine à tricoter qui permettait de nourrir la famille. Paul était un homme très habile, calculateur et prompt à défendre ses intérêts (cf. maison Dumas, 35). Ils eurent un fils Jean qui eut un fils David Jalla, négociant en boissons à Saint Agrève.
Déjà en 1942 la maison n’est plus habitée. Dans les années 70 la maison est en ruine. Un tableau de Jacques Brunel l’immortalise. La succession Jalla vend à la famille Maret (17). Elle fait dégager ce qui reste des murs pour créer une aire de stationnement et de retournement. Les pierres iront
à Saint-Agrève pour entrer dans la construction de la belle maison moderne du maçon Philippe Lafont.

17 Le Jeu

Le nom “le Jeu” pourrait venir des jeux de boules que l’on pouvait pratiquer sur cette portion de chemin qui une des rares portions plates dans la descente au Douzet. La présence de boules dans la maison semble le confirmer. Mais on sait aussi que des jeux de boules étaient pratiqués vers 1900 (Enfance de Mme Vergnon. Période à vérifier ) par les gens d’Orfeuille et de Martin à Soubeyrand, sur la route entre le serre de Chabanal et la rase des Clautres.
La maison des Jeux est la maison Courtial. Elle fut construite en 1885 (linteau de la porte d’entrée) par Pierre Vernay Courtial (1841-?) dit Gros Courtial. Le terrain lui avait été donné par son grand-père maternel, Jacques Issartial dit le Vieux (20). Pierre Vernay Courtial a épousé Elisabeth Duny (1840-) en 1879 avec contrat de mariage, ce qui à l’époque et dans ce milieu était rare. Elisabeth Duny était veuve.
Elisabeth Duny avait auparavant épousé en 1864 Jean Désiré Issartial de Martin avec lequel elle avait eu 3 filles : Délila Elisa (1873-1946), une deuxième fille qui épousa un Valla des Clautres, et une troisième fille qui pourrait être l’épouse du Gros Vergnon (4). Jean Désiré Issartial mourut d’une péritonite (appelé masclou).
Pierre Vernay Courtial et Elisabeth Duny eurent ensemble 2 garçons Elie et Eloi.
Délila Elisa, la fille d’Elisabeth, fut élevée avec Elie et Eloi, et elle fût aussi placée au Mandouiller. Elle n’aimait ni le fromage ni le beurre. Enfant, alors qu’elle était avec le Gros Vergnon (4) qui menait le taureau à la vache, il lui fut offert une tartine de beurre par une voisine. Elle n’en voulu pas, et c’est le Gros Vergnon qui en profita ! Délila Elisa se maria à Eugène Chapelon. Ils eurent un fils mort à 4 ans, et trois filles : Louise, Eugénie et Célie (31). Eugénie Chapelon deviendra Mme Vergnon, dernière habitante issue d’une famille d’Orfeuille.
Elie Courtial naquit en 1880 et se maria à Léa Franc en 1903. Elie reste à Orfeuille et ajoute à ses activités de paysan une activité d’épicerie du village. Il organise 3 rayons d’un mètre avec les produits de première nécessité. Léa, sa femme, faisait une torréfaction qui donnait un bon café. Ce commerce ne dura pas très longtemps. Elie n’aura qu’un seul fils Elie Ferdinand Courtial (1904-1966), appelé Ferdinand pour éviter les confusions avec son père. Il se maria à Eugénie (Nini) Issartial (15). En plus de la ferme, Ferdinand était le cantonnier. On raconte qu’un jour qu’il descend de Saint-Agrève en vélo, ivre, il heurte une pierre et tombe face contre terre dans le fossé, la roue pliée, le vélo inutilisable. Il prend le vélo sur l'épaule et descend malgré tout jusqu'à Orfeuille. Il arrive, méconnaissable, et doit faire face aux sourires moqueurs des orfeuilloux ! Ferdinand et Eugénie n’eurent pas d’enfants.
Eloi naquit en 1881 et se maria en 1906 avec Louise Ferraton. Eloi aurait construit la maison de Molle. Il partit ensuite à Morize, entre Lamastre et les Nonières, puis alla à Chantecouriol, ferme dans la banlieue de Valence. Il eut 3 enfants.
La maison des Jeux fut vendue vers 1975 par une succession nombreuse de cousins à la famille Maret. Le toit commençait à fléchir. Une extension composée d’un garage et d’une terrasse ont été ajoutés vers 2000 sur l’emplacement de Raucher (22). Des pierres de taille de Raucher, dont un linteau avec un cartouche, ont été réutilisées pour cette extension.
Eugénie Vergnon, née Chapelon
Mme Vergnon (31) fut la dernière habitante d’Orfeuille à y avoir vécu la majeure partie de sa vie.
Son père est Eugène Chalepon (1863-1944) (31), et sa mère: Délila Elisa Issartial (1873-1946).
Délila Elisa Issartial. Son père est Jean Désiré Issartial et sa mère Elisabeth Duny (1840-) (17). Elle est élevée avec les 2 garçons, Elie Courtial et Eloi Courtial, deux demi-frères.
Elisabeth Duny est de père non déclaré et de mère Magdelaine Duny. Elle a pour oncle: Jean-Pierre (Paul ?) Cheynel (1798-), et pour demi-frère: Simon Vergnon (1837). Elle épouse en 1864 Jean Désiré Issartial de Martin. Le mariage a fait naitre 3 filles : Délila Elisa (1873-1946), une deuxième fille qui épousa un Valla des Clautres, et une troisième fille qui pourrait être l’épouse du Gros Vergnon (4). Elle épouse en seconde noce Pierre Vernay Courtial (en 1879, avec contrat de mariage)
Jean Désiré Issartial fils de Pierre Issartial (1804-) et de Fleurie Chazot (mariage en 1831), frère de Jacques Issartial, Jean-Pierre Issartial (né en 1800, témoin du mariage), Marie Issartial. ll mourut d’une péritonite (appelée masclou).
Pierre Vernet Courtial. A pour père Jean Jacques Courtial (1792-) et pour mère Elisabeth Issartial (1804-), leur mariage ayant eu lieu en 1828.
Pierre Issartial (1804-). Père: Jean Pierre Issatial ( -1830). Mère: Marie Rasland ( -1813)
Elie Courtial, fils de Pierre Vernet Courtial et d’Elisabeth Duny. Il a épousé Zoé Franc. Ils ont eu pour fils Ferdinand Courtial.
Elisabeth Issartial, née en 1804, a pour père Jean Issartial, dit le Vieux (1773-), et pour mère Anne Cheynel.
Ferdinand Courtial (1904-1966) (17) a épousé Eugénie Issartial, dite Nini. Ils n’eurent pas d’enfant.
Eugénie Issartial dite Nini (15 et 17), a pour père Victor Issartial et pour mère Célie Issartial. Elle aurait eu une liaison avec Charles Vergnon (5).

18, 19, 20, 21 A Gilles

Sur un chemin qui part à rebours à droite au-dessus du bassin de la maison des Jeux se trouve encore à ce jour les ruines d’anciens foyers. C’est à Gilles. Dans un temps plus reculé il y avait là 4 foyers composés d’Issartial Jacques le vieux (frère de Victor Issartial) (18), Issartial Jacques, Luquet (19), et Issartial Pierre (20). Les noms de Chazot et Courtial sont également cités (?). Quelques mètres plus loin, juste après avoir traversé le ruisseau, se trouve le four du hameau et au-dessus une “loge”, un abri pour y remiser les outils ou des réserves. Déjà en 1942 ces habitations n’étaient plus occupées.
Le four devait appartenir à l’un des habitant de Gilles mais beaucoup venait y cuire leur pain. La tradition était d’apporter le bois et la pâte (dans des paillasses) et de donner en général une miche cuite au propriétaire. Le four et la “loge”, acquis par Maret (17), étaient complètement ruinés, le mur ouest menaçant de s’effondrer sur le toit du four. L’ensemble fut dégagé puis progressivement remonté vers les années 1990-2000 avec les petits-enfants Maret. La “loge” servi de cabane et fût nommée la Grange à Léon en souvenir de Léon Picot propriétaire autrefois des terrains qui la jouxte (Léon l’âne, 10).

22 Raucher

En revenant sur la route, et jouxtant la maison Le Jeu, se trouvait Raucher (22). Il se disait que cette maison était hantée, qu’elle possédait un esprit diabolique (la trèvra). On ne s’attardait pas en passant devant.
Cette maison appartenait à Mme Léa Vareille née Brunel aux hameaux des Signoles (1908-1979), mariée à Elie Vareille (1906-1991) de Saint Jeures. Ils restèrent sans enfant. En 1978 cette maison était en ruine. Il ne restait que quelques pierres debout. Après le décès de Léa puis d’Elie, la succession est assurée par l’Eglise Libre qui propose de vendre à Maret (17) car seule une bande de terrain allant de 2 à 0.5 mètres en montant séparait les 2 murs. Ainsi la maison du Jeu put être agrandie vers l’ouest par une terrasse.
Après l’emplacement de la maison (après l’actuelle terrasse de la maison des Jeux) se trouve l’enclos de cimetière Vareille. On y accède depuis la rue par un escalier récent en pierre. Le caveau, commandé par M Vareille, est en granit gris, magnifique, d’un luxe peu en rapport avec la sobriété de toute la vie que lui-même et sa femme ont vécue.

23, 24, 25 La Vialle

Poursuivons 50 mètres à gauche et au bord du chemin se trouvait la maison Perrier (23). Lorsque la route fut élargie, le propriétaire n’avait pas voulu que l’on toucha à sa maison. Ainsi, les travaux durent « taper d’en haut » (prendre sur la montagne). Un premier mur de soutènement trop faible fût construit et il s’écroula. Il fallut le reconstruire de façon plus sûre. C’est ainsi qu’en dessous du cimetière Vareille (22) et au-dessus de la maison Perrier, le mur de soutènement est d’une facture différente de tous les autres murs dans le hameau. Il s’étend sur environ 60 mètres.
Dans les années 1970, ayant perdu son toit de longue date, la porte de grange donnant directement sur le chemin est restée longtemps battante. Puis un jour dans les années 80, l’encadrement en anse de panier du portail fut enlevé en même temps que furent emportées les pierres de la maison Dumas (34). Puis le chasse neige écroula la façade. Les pierres restantes furent achetées à un héritier, Perrier d’Irigny, pour être réemployées à la construction de la terrasse aux Jeu/ Raucher (17/22).
La Viale comportait aussi deux autres habitations : La maison du Gros Jalla (24) et la maison Cheynel (25). Une aire de battage est commune aux trois maisons, de l’autre côté du chemin.
La maison du Gros Jalla (24). Il eut 2 fils nés dans les années 1880/1890 et morts à la guerre. Il fut le premier à avoir une bicyclette à Orfeuille. Sa femme, la veuve Jalla, était couturière. L’habitation est détruite à ce jour. Le Gros Jalla travaillait avec d’autres fustiers comme lui (paysans-menuisiers), et il était un scieur de long recherché : découpe de planches de 7 cm d’épaisseurs dans des troncs de châtaigniers.
La maison Cheynel (25). Pierre Raymond Cheynel était nommé Rimou, traduction de Raymond en occitan. Il eut pour première épouse Sophie Valla. Veuf, il épousa en secondes noces Delphine Ruel. En plus de sa ferme, il faisait de la toile sur un métier installé dans la maison qui jouxtait son habitation de l’autre côté du chemin (26). Il tenait sans doute cette maison en usufruit de sa première épouse Sophie Valla. Rimou allait vendre sa toile dans les hameaux alentours, et peut être jusqu’au Cheylard, portant son rouleau sur le dos. Il se procurait du fil à Chabana auprès de Zébédé qui tenait un commerce de mercerie en se fournissant au Cheylard. Paul Cheynel, un fils de Rimou, allait à l’école de Beaume avec les filles Chapelon (31, 34). Ce foyer n’avait pas de bête mais faisaient certainement un jardin. Les Cheynel quitteront Orfeuille pour la Chapelle (la date ne nous est pas connue, mais ce fut avant le mariage de Paul). Paul Cheynel est le père de Marc Cheynel. Marc Cheynel a eu 2 enfants, Philippe (non marié) et une fille (qui s’est mariée). En 2018, Marc et ses enfants sont toujours habitants de la Chapelle.

26, 27 A Bois

Du côté droit du chemin se trouve A Bois. Il y avait là deux habitations distinctes (26, 27). Dans l’une des maisons (26 vraisemblablement) vivait Marie Valla restés longtemps célibataire. Il semblerait que cette petite maison fut vendue à Marie par Rimou (25), le grand-père de Marc Cheynel de la Chapelle. Elle élevait quelques chèvres. Elle épousa sur le tard un homme de Valette (Exbrayat ?) et ce fut l’occasion d’un charivari qui resta dans les mémoires.
La maison du haut (27) fut construite en 1883. C’est celle du Gros Valla, l’ainé, tisserand. Il utilisait le chanvre cultivé aux Chenevières (28, 29), faisait rouir les tiges et tissait entres autres la “Peau-du-Diable”, une toile rude mais d’une solidité à toute épreuve. Un pantalon confectionné de cette toile durait toute la vie de son propriétaire ! Le Gros Valla élevait aussi les vers à soie grâce aux mûriers qu’il possédait. Il vendait les cocons à Lyon. A noter que le Gros Valla, l’ainé d’une fratrie de 12 enfants, est peut-être le dernier des bénéficiaires dans Orfeuille du droit d’ainesse.
Le 28 juin 1950 la maison du Gros Valla fut achetée par Charles Picot de Devesset, aussi appelé Picot non l’âne (à ne pas confondre avec Léon Picot, dit Picot l’âne, 10). Il eut comme première épouse Marie Bard. Puis il épousa en seconde noces Elisa Chabanas, veuve de Daniel Exbrayat. Il apparaît aussi de façon incertaine une Suzanne Picot, Maire du Chambon sur Lignon.
En 1973, M. et Mme Pierre et Marie Cottin achète la maison. Ils l’utilisèrent comme maison de vacances puis vint un jour où ils s’y installèrent définitivement. Ils étaient tripiers sur les marchés de Paris. Un repas chez eux était un régal pour le palais car ils cuisinaient avec passion. Ils avaient trois fils: Jean-Pierre, Alain et Michel. Après la disparition de Mme Cottin, son époux vécut avec son fils Alain qui était malade. Alain décéda dans les années 2000. Jean-Pierre, lourdement handicapé et au fort caractère, s’installa près de son père et décéda à son tour. M. Cottin resta seul et malade, désemparé au milieu de tous ces deuils, mais toujours actif et soutenu par son dernier fils Michel. Pierre Cotin avait travaillé toute sa vie dans la viande et racontait ses journées, ses semaines de livraison conduisant son camion de nuit et de jour enchaînant les missions sans même prendre quelques heures de repos, déployant une activité hors norme, semées d’anecdotes qu’il avait plaisir à nous raconter. Il racontait aussi comment il monta une triperie à l’activité débordante. Volontiers mécano il motorisa une machine à hacher à l’aide de moteurs de machine à laver et les petits moteurs thermiques des outillages du débroussailleur n’avaient pas de secret pour lui. Son atelier était incroyablement bien achalandé en outillage et quincaillerie et il dépannait tout un chacun grâce à ce qu’il avait baptisé « Les magasins généraux ». Michel et son épouse Claudette sont maintenant installés à temps partiel dans la maison qu’ils améliorent progressivement.

28 A Thimoté

Après Bois, un chemin part sur la droite, chemin des Chenevières. Ce chemin se prolonge jusqu‘aux Vignes et au-delà sur la commune de Saint Agrève.
Peu après le chemin d’Orfeuille, sur la droite du chemin des Chenevières, se trouve A Thimothée, la maison de Thimothée Jalla (28). Il se maria 4 fois et dut avoir plusieurs enfants, la plupart étant morts jeunes. Nous n’avons trace que de Célie, qualifiée de Diable Vert. Elle fut mariée à un Crouzet de Labatie d’Andaure. Elle y habitat avec son mari et mourut dans les années 1960.
La maison fut achetée aux enchères publiques dans les années 1980 par Josette Curtet (3, 10, 14, ), sous le nez de Pierre Cottin (27) qui avait pourtant fait toutes les démarches en préfecture pour débloquer cette vente jusque-là bloquée. Bien loin d’imaginer qu’il puit y avoir des concurrents pour acheter la ruine sans terrain jouxtant le sien, il n’avait pas caché ses intentions au voisinage et s’en mordit les doigts. En 2014, Dick Kortenhoeven (29) acheta la ruine et il l’améliore et l’utilise comme entrepôt.

29, 30, 31 A Picq

Sur la droite, entre le chemin des Chenevières et le chemin principal, se trouve deux blocs de maisons (29-30 et 31).
La maison la plus haute (29) était la propriété d’une femme apparentée à Léopold et Berthe Crouzet de la Chapelle. Elle était louée par Pierre et Sophie Exbrayat. Ils étaient illettrés et d’une naïveté désarmante. On dit qu’ils voulaient par exemple acheter de la graine de vermicelle pour les cultiver ! Ils ne savaient pas non plus cultiver. Ils étaient maladroits en tout. Ils eurent 3 enfants vers 1880, une fille Sophie et deux fils Daniel et Elie. Sophie fut mariée à un Chazot de Gilles, propriétaire de quelques parcelles au-dessus du chemin. Ils s’installèrent vers 1905/1910 aux Clautres. Une de leurs filles épousa Jean Dupuis de Martin.
Daniel, le premier fils ne voulait pas être incorporé dans l’armée. Il joua le fou en offrant des carnoux aux autorités. Il fut maçon à Rialles et tenait un bistro avec sa femme. Il eut auparavant une idylle avec Maritou Dumas mais le père de la jeune fille n’accepta pas le mariage. Maritou en aurait perdu la tête, ayant des problèmes de surdité et de jambes enflées.
Le deuxième fils, Elie, est mort des suites de la guerre de 14. Blessé, il mourut à l’hôpital, non pas de ses blessures, mais de chagrin.
La maison fut achetée par M. Moulin de Roman puis par Dick Koertenhoeven qui l’habite avec Elisabeth et en a fait le siège social de son entreprise de maçonnerie.
Mitoyenne et en dessous de la précédente se trouve la maison (30) (vérifier numérotation) de Henri Gras, le mécano, qui habitait auparavant Hardy. Son père était Edouard Gras et sa mère Lydie, une fille Grandouiller de la Planche (35). Henri tenait la maison de sa tante Yvonne (soeur de Lydie), mariée à un Dumas qui en était issu. Au début du 20eme siècle cette maison était louée par les Grandouiller à Jacquetou et Babeau (Isabeau). Ils étaient très pauvres. Ils gardaient les enfants des Chapelon lorsque ces derniers partaient. Jacquetou mourut d’un accident en abattant un pin. Deux jardins se trouvaient entre le bâtiment (29-30) et le chemin. L’accès à la maison 31 a empiété sur l’un de ces jardins. Dans les années 1980, Dick Kortenhoeven acheta la maison et il l’a remonté pour en faire son séjour, réalisant la jonction avec la maison au-dessus (29).
En suivant le chemin vient alors la maison qui appartenait à Pierre Picq (surnommé Piépi), puis aux Vergnon de Picq (31). C’était la maison des Chapelon, les parents d’Eugénie devenue Eugénie Vergnon à son mariage (cf. encart). La famille Chapelon était au départ à Catalou (34). Le père, Eugène Chapelon (1863-1944) était le plus jeune de la famille et fut orphelin de père très tôt. Il avait deux soeurs et sans doute un frère. Sa mère a eu 7 enfants, mais 3 sont morts dans leur 1e année. Le dernier enfant est né l’année du décès de son père à 39 ans (en 1841, Eugène ayant 22 ans).
Eugène Chapelon a longtemps aidé sa mère et s’est marié tard avec Délila Elisa Issartial, fille de Jean Désiré Issartial de Martin et d’Elisabeth Duny. A noter que cette dernière deviendra Mme Courtial en épousant en secondes noces Pierre Vernay Courtial (17). Eugène Chapelon était un
travailleur sérieux et respecté. Il ne buvait pas, ne se battait pas. Il apprit à lire et à écrire à ses filles. Il avait la confiance de tout le village. Il était aussi bouilleur de cru et était réputé pour la qualité de sa gnole. Il portait l’alambic de ferme en ferme dans les environs et restait toujours en règle avec les « indirects », impôts payés sur les alcools. Il faisait aussi des sabots. Avec sa femme, ils entretenaient deux ou trois vaches.
Eugène et Délila Elisa Chapelon eurent 1 fils Ferdinand et trois filles : Louise, Eugénie, et Célie. Ferdinand mourût vers cinq ans d’une méningite. Eugène achetât une machine à coudre à chacune de ses filles lorsqu’elles furent en âge d’apprendre à coudre.
Louise fut mariée à Elie Vergnon. Ils eurent un fils, Ernest, et une fille, Marthe.
Eugénie se plaça vers 18 ans au Grand Freydier sur la commune de Mars (de 1914 à 1916), puis elle se maria en 1919 avec Elisé Sylvain Vergnon, frère d’Elie Vergnon. Elisé et Eugénie devinrent les tuteurs légaux Pierre Cavalini suite à la mort de sa mère en 1944. Pierre Cavalini les nommait Oncle et Tante.
Célie Chapelon se maria à Paul Jalla (16, 35) de Saint-Agrève. Elle eut avec son mari un fils Jean. Célie est la grand-mère de David Jalla, négociant en boissons à Saint Agrève.
Eugène Chapelon avait 3 frères et soeurs : une soeur était mariée à Mathieu Dumas, une autre à Mathieu Armand, et un/une troisième frère/soeur (non identifié/e).
Eugène meurt en 1944 et Elisa en 1976. La maison fut acquise et réparée par Elisé et Eugénie Vergnon.
Elisé Vergnon (1894-1966), époux d’Eugénie Chapelon, eut une vie difficile. Après son apprentissage de menuisier à Mazabrard, il fut incorporé dans l’artillerie pendant la grande guerre. De retour en 1919, il se marie avec Eugénie. Ils font ensemble une ferme à Mazabrard sur Labâtie, puis au Gouy sur Lamastre. Dans les années 30 il est interné en hôpital psychiatrique. Il en sort et retrouve son épouse à Orfeuille où elle est retournée chez ses parents. Une seconde hospitalisation sera nécessaire entre 1955 et 1958. Elisé Vergnon avait pour cousin Charles Vergnon (5) et il en avait, à un moindre degré, le fort caractère et l’intempérance. Durant la période à Gouy, les marchés du mardi à Lamastre étaient l’occasion de libations immodérées… Au retour dans l’après-midi, ce sont les vaches qui ramenaient la charrette, avec leur propriétaire couché sur le plateau. Ce n’était pas un cas isolé dans ces campagnes déshéritées où l’on ne connaissait que le travail exténuant. Son épouse Eugénie en a beaucoup souffert. Elle meurt autour de 1980 et fut la dernière habitante originaire d’Orfeuille.
Sur le terrain à l’ouest de la maison se trouvaient les tombes de la famille Vergnon dans un caveau maçonné. Mais un premier terrassement intempestif menaça ce caveau, avant qu’un deuxième ne le supprime totalement ce qui provoqua l’effroi dans le hameau. La propriétaire est Mme Charon (37), qui acheta à M. Debaré de Lamastre. Mme Charon est la soeur de soeur de Simone et Josette Curtet (3, 9, 14).

32 A Mazel

Plus loin encore le long du chemin des Chenevières se trouve à Mazel, la maison Franc. C’était une ferme. La maison a appartenu au Gros Yves (1), puis à son fils David Franc qui en hérita en 1888. Les deux frères et soeur Franc en héritèrent et vendirent à Léon Picot (Picot l’âne, 10). Ce dernier utilisait la pièce principale comme atelier, et il cultivait des choux dans le jardin de devant. Il vendit à Marie-Claude Imbert (épouse Benseman) en 1968. La maison avait été inhabitée pendant 16 ans depuis 1952. Il y avait encore la mangeoire lors de l’achat par Mme Imbert.

33 Chabanal

Chabanel se trouve au-dessus de la maison Mazel. Là habitait Zébédé, peut être un frère de Victor Issartial. Il s’y trouvait aussi 2 jardins que Marc Cheynel (25) se souvient avoir pioché pour Léon Picot (Picot l’âne, 10). Avant 1914, Zébédé faisait le colporteur. Mais il avait si peu de choses à vendre que les voisins se demandaient ce qu’il pouvait en tirer pour vivre. « Tu ne connais rien au commerce » lançait-il aux curieux ! Zébédé avait un don pour sentir l’eau souterraine.
Au bout du chemin se trouvait les chambés de chanvre qui donna son nom au chemin : le chemin des Chenevières. Les 6 champs appartenaient à la famille Chapelon de Catalou (34). Ils furent partagés par la suite entre Eugène Chapelon, Mathieu Dumas, Mathieu Armand (ces deux derniers ayant épousé des filles Chapelon), et une quatrième personne non identifiée à ce jour.
34 Catalou
Plus loin et toujours à droite se trouvent des ruines qui étaient autrefois la maison d’origine des Chapelon. C’est le lieu dit Catalou. Avant 1914 habitait dans la maison du haut une fille Chapelon, femme de Mathieu Dumas (35), alors que la partie basse était une remise utilisée par une autre fille Chapelon, épouse de Mathieu Armand. Le mariage d’une fille de Mathieu Dumas avec un Vareille (22) explique certainement le fait que des soeurs de M. Vareille habitaient Catelou par la suite.

35, 36 Beouche

Vient ensuite la maison Dumas, à Béouche (35), construite bien avant 1914 et à laquelle est accolée un four proche du chemin et qui est plus récent.
Il y avait là 4 frères et peut-être des soeurs: Jean-Pierre, Mathieu, Jean, et Dumas le prêcheur.
Nous n’avons pas de renseignements sur Jean-Pierre Dumas.
Mathieu Dumas se maria avec une soeur d’Eugéne Chapelon. Ils habitaient Catelou « le haut ». Ils eurent un garçon mort à la guerre et 3 filles. L’une des filles s’est mariée à un Vareille. Elle est
la mère de Vareille des Signoles. Une autre fille s’est mariée à un Fournier. Les deux ménages habiteront Saint-Jeure-d’Andaure. La dernière fille était la petite Marie (Maritou). Mathieu était conseiller municipal à Désaignes et, sous ses mandats, de grands travaux améliorèrent le chemin au niveau des rases de Chaumetou et de La Monde où l’on passait à gué auparavant (16). On vit aussi se construire des parapets, des canalisations, des captages des sources, des constructions de lavoirs-abreuvoirs disponibles pour les habitants d’Orfeuille.
Jean Dumas resta habiter à Béouche. Ils eurent 4 enfants: Charles, Ferdinand, Emile et Louise. Son fils Charles Dumas fut mineur à partir de 1937/38 à Saint-Etienne où il resta. Cette branche de la famille Dumas est un des membres très engagés de l’Eglise Evangélique libre. Charles Dumas suppléait le pasteur de Désaignes et présidait les cérémonies d’enterrement de toute la vallée du Douzet. Ferdinand Dumas avait épousé une fille Vacher. Il mourut en tombant d’un châtaigner. Emile Dumas fut tué le premier jour de la guerre de 14, la bride du cheval de son capitaine à la main. Louise Dumas épousa un Jaubert. Elle est la mère de Gaston Jaubert des Chalayes. La maison Dumas fut gardée par Charles, fils de Jean. Le cimetière des Dumas se trouve au dessus de la maison.
Dumas le prêcheur était ainsi nommé car il était prêcheur dans la vallée à Ferraton. Il eut un fils, Elisée dont la fille s’est mariée à un Cluzel de Beaune, beau-frère d’Alice Cluzel (15). Et cette fille s’est mariée à un Lemek.
Paul Jalla (16) deviendra propriétaire de la maison Dumas dans des circonstances pour le moins étonnantes. Ayant épousé Célie Chapelon, Paul avait pour belle-soeur Eugénie Chapelon et pour beau-frère Elisée Vergnon. Paul organisa une transaction au travers de laquelle Elisée acheta la maison Dumas et lui, Paul Jalla, en devint le propriétaire. Accolé à la gauche de la maison se trouve un four. Ce four à été construit aux frais d’Elisée Vergnon par Jean Dupuy au début de 1943. Il provenait du hameau des Clautres et fut acheté à Mme Noalhyt.
Quelques mètres plus bas, à gauche, vient une maison qui fut construite par Jean Dumas pour y loger une tante (36). On l’appelait cette maison la Maison Neuve. Elle est décorée à ce jour d’une roue de charrette. Elle fut acquise par la famille Jalla. Jeannot Jalla, fils de Paul et Célie Jalla en hérita. Jeannot était marié à Simone Arsac des Chalayes, une femme travailleuse. Jeannot, après avoir reçu une boule de neige glacée dans l’oeil fut opéré par le professeur Louis Paufique à Lyon (l’un des premiers ophtalmologistes à pratiquer des greffes de la cornée, 1899-1981). Jeannot et Simone (décédée en 2014) ont tenu un jardin remarquable devant la maison. Ils eurent un fils, Daniel, important commerçant en vin et boissons à Saint-Agrève et dans la région, et une fille, Agnès qui vit à Saint Agrève. La maison est actuellement louée à la mère de Stéphane (2).

37, 38 La Planche, le Moulatou

En descendant jusqu’au bas du chemin on peut franchir le Douzet pour rejoindre les Chalayes. Auparavant nous trouvons les deux dernières constructions du hameau: la Planche et le Moulatou.
La Planche est aussi appelé le moulin de Grandouiller. Ce moulin avait repris du service pendant la seconde guerre mondiale. Il ne faisait qu’une farine grossière qui était ensuite tamisée pour faire du pain. Le bief est encore visible bien qu’abandonné. Sa dénivelée est telle qu’il alimentait deux chutes en série, l’une au niveau de la maison, l’autre après la maison, sur la rive du torrent dans une petite construction appelée le Moulatou et qui apparaît sur le cadastre de 1855. Le Moulatou servait à produire du gruau (orge dont la 1ère peau est retirée).
Eugène Grandouiller avait pour épouse Fanny originaire du Coin vers le Mandouillé. Ils eurent 4 enfants: Henri (né en 1896), Lydie, Denise et Paul, dit Poupon. Henri vécut avec sa mère veuve et mourut à l’hôpital de Saint-Agrève. Lydie se maria à Edouard Gras de Hardy. Ils eurent 2 enfants, Henri dit Riri, réparateur de petit matériel agricole à Saint-Agrève et Solange qui épousa un Froment à Izeron dans l’Isère. Denise épousa Gamondès, vécue à Pranles et eut 2 enfants. Paul, dit Poupon, fut marié à Charlotte. Il fit carrière dans la viande chez Calixte à Vernoux et Teyssier à Saint-Agrève. Il fut prisonnier de guerre en 40 et il mourut en 1957. Sa femme Charlotte tenait un restaurant en face de la Poste à Saint Agrève.
La maison fut achetée par la famille Charron qui la remit en état et en fit une habitation secondaire.

C'est une recherche effectuée par Monsieur Maret.
Il l'a envoyée à mon père qui me l'a envoyée.
Orfeuille est le hameau dans lequel mon père vit depuis plusieurs années.