Lieux
Collaboration avec Katarina Lanier
Depuis 2018, Katarina et moi développons une collaboration et une amitié. Elles sont traversées de différentes choses, de plusieurs affinités, et d’un grand désir de parler et de faire fermenter les choses. Nous nous intéressons à la porosité des disciplines avec comme fondations l’écoute, l’improvisation et le partage de ressources. Notre travail est jonché de moments, de situations, de lieux dans lesquels nous nous sommes trouvées ensemble.

Par exemple :

En juin 2019, nous avons dormi dans un temple, essayé de comprendre les relations au sein d’un groupe de travail, utilisé une charrette à vélo pour transporter à manger.
En juillet et août 2019, nous avons vécu ensemble, marché dans la montagne, expérimenté des choses sur le corps et les liquides.
En février 2020, nous sommes allées et retournées à Calais pour un tournage, pour réfléchir, pour parler, prendre le bus, écouter des audiences au centre de rétention de Coquelles.
En mars, avril et mai 2020, nous nous sommes écrit, nous avons réécrit, nous avons filmé et monté une pièce de théâtre muette.
Ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas ici une réalité un peu altérée, cornie jaunée par les années ; j’exhume et en se faisant je réécris l’histoire. Ici se déroule, ici se débloque, ici nous observons les strates sur lesquelles le futur se construit. Pourtant parfois il ne reste que quelques photos floues et une gueule de bois intense.

Pourquoi jouer aujourd’hui si j’ai tout à perdre, rien à gagner ?
Pourquoi convoquer un jury si ce n’est pas pour juger ?
J’ai tout à gagner, rien à perdre.
Faisons ce qu’ici nous sommes tous.tes venu.es faire.
Vieille.sse
Tu es vieille ?

J’ai récupéré des images de ma grand-tante, de ma grand-mère. Je ne sais pas trop ce que je regarde. Elles sont supposées avoir un certain poids émotionnel, mais après 6 mois accrochées au-dessus de mon bureau sur un mur en parpaing, il n’en subsiste pas grand-chose.
Grand-tante, grand-mère, grand-chose.
J’ai besoin d’une pause.

La jeune fille
La mère
L’enchanteresse
La femme sage

Qu’est-ce que cette photographie représente ?
C’est une vieille femme dans un fauteuil roulant.
Plusieurs recherches sur plusieurs années, sur le lieu, ses développements, ses strates.
A temps cousu